Gauthier LABARTHE

Loin de vouloir réduire l'analyse des dernières œuvres en prose de Peter Handke à l'identification et à la cartographie de biographèmes disséminés dans les œuvres, la thèse s'efforcera de faire jouer de concert les deux registres de l'intime et de l'extime afin d'appréhender au mieux la dynamique imaginaire permettant une reconfiguration permanente de l'écriture égotique et de ses stratégies narratives. L'extime, nouvelle modalité de l'intime, ainsi mis à distance, nous amène à rejeter l'idée d'une construction identitaire du sujet dans et par l'écriture pour poser que le devenir de l'auteur exhibe son absence à travers ses métamorphoses, ses diverses projections lui permettant de se libérer du danger de l'enfermement solipsiste pour promouvoir une écriture conçue comme « intensité impersonnelle ». L'écriture devient alors le lieu de la question, de l'instabilité et de l'indétermination, il s'agit d'un espace interstitiel qui abolit la dichotomie dedans-dehors, intérieur-extérieur pour devenir un « seuil » où tous les possibles se rejoignent.

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